mercredi 20 février 2013

LE MATERIEL


Le matériel utilisé pour la pêche au coup est d’une grande variété . Un très bon équipement est relativement onéreux; il est néanmoins possible d’acquérir du matériel progressivement. Outre le matériel de base, le panier siège est un accessoire indispensable du pêcheur au coup; il permet un rangement efficace des lignes et du petit matériel.
Nous détaillerons ici l'ensemble du matériel nécessaire surtout pour la pêche à la grande canne.


1: Les cannes.


On trouve dans le commerce de nombreux modèles de cannes au coup, et même si la tendance était il y a quelques années au gigantisme (17-18 mètres), on revient peu à peu dans les limites du raisonnable (limitation des cannes à 14.5 mètres en compétition). Il existe deux types de cannes : les cannes télescopiques et les cannes à emmanchements.



Les cannes télescopiques :
On utilise généralement des modèles télescopiques lorsque les distances de pêche sont faibles (inférieures à 5 ou 6 mètres), elles offrent un grand confort et sont faciles à ranger et à transporter. Elles sont surtout adaptées aux pêches de vitesse (en bordure des petits poissons) ou en barque. Elles s’avèrent inconfortables dans les grandes tailles surtout en présence de vent.

Les cannes à emmanchement : 
Ce type de canne est utilisé dès que la longueur dépasse 7 mètres. Parfaitement équilibrées, les cannes à emmanchement ont une taille adaptable aux conditions de pêche ; on peut ne monter que les brins (éléments) nécessaires et obtenir ainsi la longueur désirée.

Le matériau :
Les cannes en bambou, lourdes et encombrantes, et les cannes en fibre de verre, peu maniables au-delà de 6 mètres, sont peu à peu à reléguer au chapitre des souvenirs. Aujourd’hui, la structure et les performances du carbone expliquent le développement et la part prépondérante qu’il occupe dans la fabrication des cannes modernes. Il offre un compromis idéal entre coût de production et confort de pêche, au détriment du Kevlar qui est peu à peu abandonné pour cause de conception trop onéreuse.
Une des caractéristiques essentielle de la fibre de carbone est son module (d’Young), une valeur chiffrée, résultat du rapport :

module = (résistance à la traction) /allongement
exprimé en Giga Pascal (GPa)
Plus le module est élevé, plus le matériau est rigide. Les fabricants actuels de cannes utilisent principalement 5 types de module de carbone :
AbréviationDésignationModule (exprimé en GPa)
HR
Haute Résistance
230
MI
Module Intermédiaire
300 à 350
HM
Haut Module
400
HMS
Haut Module Supérieur
450 à 600
THMS
Très Haut Module Supérieur
650 et +

On retrouve dans cette classification la distinction faite entre carbone et graphite : les fibres de carbone étant les fibres de caractéristiques mécaniques moyennes et les fibres de graphite, les fibres à haute performance.
Les matériaux que nous venons d’énumérer se présentent sous la forme de filaments microscopiques (de quelques microns de diamètre) rassemblés en fibres. Pour rendre ces fibres performantes, il est indispensable de les associer à un liant : la résine d’imprégnation, dont le rôle est d’unir tous ces fils, d’assurer la répartition des forces, et de les protéger contre le milieu extérieur.

Le couple :
Le poids est important, le couple l’est davantage ! Produit du poids total de la canne (exprimé en kg) x la distance (exprimée en mètres) qui sépare le point d’équilibre (ou ’’centre de gravité’’) à l’extrémité du talon de la canne. Il se mesure en [mètres/kg]. Pour une longueur donnée, plus le couple est faible, ou concrètement plus le point d’équilibre est proche de la main du pêcheur, plus la canne est confortable.




l x poids de la canne = COUPLE en [m/kg]

Un procédé de fabrication :
Le procédé Viper Process, développé par GARBOLINO, a permis au fabricant français de générer des produits aux caractéristiques de très haut niveau.
Aujourd’hui, pour toutes les cannes au coup, l’association de multiples perfectionnements avec nappes carbones unidirectionnelles ultra-légères permettent au procédé Viper Process d’obtenir :
- des cannes beaucoup plus rigides à longueurs égales,
- des cannes plus légères et plus fiables à profil constant.



Le prix :
Une canne de haut niveau coûte aujourd’hui entre 10 000 et 20 000 FF. Cependant, il est tout à fait possible d’obtenir de bons résultats avec une canne moins onéreuse; de plus, depuis quelques années, le prix des grandes cannes diminue à mesure que leurs qualités techniques augmentent.

Le scion :
Le scion est la partie la plus en avant de la canne. C’est un élément essentiel pour la réussite d’une partie de pêche. De nos jours, le système le plus performant consiste à utiliser des scions creux à élastique intérieur monté sur un ou plusieurs brins, le tout combiné avec une échelle (réserve) permettant de régler la tension de l’élastique ou pour renouveler la partie d’élastique abîmée, et une tulipe (embout) en téflon pour assurer à l’élastique une glisse optimale. Il est également conseillé d’utiliser un lubrifiant pour une pleine efficacité de l’élastique. L'élastique intérieur est en général plein mais pour la pêche des gros poissons (carpes en particulier), il est préférable d'utiliser un élastique creux (d’apparition récente).


2: Les flotteurs.

Il y a encore une dizaine d’années, les compétiteurs fabriquaient eux-mêmes leurs propres flotteurs. Non pas qu’ils aient eu un goût immodéré du bricolage mais simplement parce qu’ils ne trouvaient pas, chez les détaillants, de modèles pouvant convenir à leurs exigences. La technologie aidant, les distances de pêche ont considérablement augmenté et un pêcheur de concours doit désormais disposer d’une gamme extrêmement large de flotteurs (il doit savoir pêcher tout aussi efficacement les petits poissons en bordure que les grosses brèmes à 14 m). 
Un flotteur est avant tout déterminé par son poids et sa forme. Ce sont ces deux paramètres qui indiquent son utilisation optimale même si, nous le verrons plus loin, d’autres critères permettent d’affiner ce choix (diamètre, couleur et matériau de l’antenne, longueur et nature de la quille). Pour résumer, disons qu’on ne pêche pas l’ablette sous la surface et la carpe par 4 m de fond avec le même flotteur.4 formes principales :
Même si l’imagination des fabricants, souvent conseillés par des champions d’ailleurs, a permis de voir apparaître sur le marché des dizaines de formes de flotteurs, on peut simplifier sans grand risque en disant qu’on distingue quatre grands types de formes de flotteurs : les flotteurs effilés, les formes ‘poire’ (ou goutte d’eau), les flotteurs ‘boule’ et les plats.
Les flotteurs effilés : ces flotteurs très allongés, et donc en général très fins, sont utiles dans les pêches difficiles et, le plus souvent, sur des pêches de petits poissons. Leur forme n’oppose qu’une faible résistance à l’enfoncement ce qui permet de pêcher avec des esches (appats) fragiles. En revanche, le corps de ces flotteurs, forcément très long, ne permet pas de les utiliser dans les courants assez soutenus et ils sont donc réservés aux eaux calmes (étangs, canaux ou rivières très lentes).
Les flotteurs ‘poire’ :ce sont les flotteurs passe-partout par excellence. Leur corps, légèrement renflé à la base, leur donne une bonne stabilité, y compris dans des courants moyens, mais permet également de pêcher sans problème en étang, s’il y a du vent, et même en rivière ou en lac de barrage, dans les plus grandes tailles.
Les flotteurs ‘boule’ :selon les régions, il est évident que ces flotteurs seront plus ou moins utiles. Ils sont prévus pour pêcher dans les rivières rapides, et surtout dans les grands fleuves puissants (Loire, Seine, Rhône). Leur forme, très trapus, leur donne la stabilité nécessaire et, dans les grandes tailles (jusqu'à 20 g), ils permettent de pêcher très lourd et c’est souvent la seule solution pour parvenir à tromper les très gros poissons de ces eaux (gros gardons, brèmes et carpes). Ils peuvent également être utilisés en eaux plus ou moins calmes lorsque l’on recherche les beaux poissons.
Les flotteurs ‘plats’ :d’apparition récente, ces flotteurs sont particulièrement intéressants pour la pêche en rivière, surtout lorsqu’il faut pêcher lourd. Leur forme, en effet, n’oppose que très peu de résistance au courant, ce qui permet de présenter le plus naturellement possible une esche sur le fond.

Les quilles :
Une longue quille apporte une stabilité incomparable et la tendance, ces dernières années, va vers un allongement significatif de ces quilles. Le métal, par sa densité, est toujours le plus utilisé mais on trouve également des quilles en carbone, parfaitement rigides, et des quilles en fibres de verre, elles aussi très stables.

Les antennes :
L’antenne est un élément prépondérant dans le choix du flotteur. En action de pêche, elle reste le seul lien visuel avec le pêcheur. C’est elle qui indique la touche. Elle doit être parfaitement visible mais, dépassant trop hors de l’eau ou étant d’un diamètre trop important, elle va trop résister à l’enfoncement du flotteur et le poisson peut alors sentir le piège. Il faut toujours chercher le bon compromis visibilité/sensibilité.
Pour cela, si le matériau utilisé a son importance (métal, carbone, fibre de verre), des études récentes ont prouvé que c’était surtout le diamètre de l’antenne qui entrait en jeu. On s’est rendu compte que ce qui faisait l’extrême sensibilité des antennes métalliques, c’était surtout la possibilité qu’offrait ce matériau de réaliser de très fines antennes, plus que la densité du métal.
Cela permet donc de considérablement simplifier le choix des antennes puisqu’il suffit désormais de se préoccuper de leur diamètre pour ajuster la sensibilité de la ligne.
Remarque : Les antennes en fibre de verre, quoique teintées dans la masse, laissent passer la lumière, ce qui est intéressant lorsqu’on pêche face au soleil.

Le corps :
Le corps des flotteurs modernes est souvent réalisé en polystyrène extrudé en polyuréthane ou en balsa .


3: Le petit matériel.

La pêche au coup à haut niveau exige de disposer d’un matériel impeccable et parfaitement sélectionné.Le nylon :
Trois critères permettent de sélectionner et de comparer les performances des nylons de pêche : sa résistance [kg], son diamètre [en centièmes de mm] et son allongement [en %]. On définit aussi la résistance absolue [kg/mm²] qui est le rapport entre la résistance et la surface réelle du nylon.
Il est évident que plus la résistance absolue est élevée, meilleur est le nylon (le must aujourd’hui a une R.A. aux alentours de 110 kg/mm² ).

Les plombs :
Le plomb est un élément important car c’est lui qui détermine la présentation de l’esche. Son rôle est d’équilibrer le flotteur. Si la disposition et le poids total de la plombée interviennent en priorité, le centrage sur la ligne est également un point important.
Une série de plombs parfaitement centrés limite les phénomènes de vibrations qui peuvent se transmettre au niveau de l’hameçon et, dans des conditions difficiles, provoquer des refus de la part des poissons. La dureté des plombs est aussi déterminante : un plomb mou se déplace facilement sur la ligne et ne l’endommage pas (un plomb trop dur peut facilement cisailler des nylons, surtout ceux de faibles diamètres).

Les hameçons :
La plupart des hameçons modernes sont fabriqués en acier haute performance qui confère à la pointe un piquant et une résistance de très haut niveau (il faut savoir que plus un hameçon est piquant, moins il blessera les poissons).
La plupart des hameçons sont aussi pourvus de micro-ardillons par souci de respect des poissons. Il existe aussi des hameçons sans ardillons qui ont le grand avantage de moins endommager les esches fragiles (vers de vase).
Le choix d’un hameçon s’effectue sur sa taille (du n° 30 au n° 10), sur sa section de fer, sur sa couleur, sur la longueur de sa tige et bien sûr en fonction de l’esche et du poisson recherché .

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire